Delphes est un petit village touristique de la région de Phocide, accroché
aux flans du mont Parnasse, le deuxième plus important de
Grèce. Il a la particularité d'être situé
sur un site extraordinaire, niché au coeur des montagnes
verdoyantes et avec vue sur la mer. La beauté du site est
chanté aussi bien par Homère, Euripide, que Lacarrière.
Le village a été reconstruit à quelques kilomètres
seulement des ruines de l'ancien Sanctuaire d'Apollon, où
se trouvait le plus célèbre et le plus fréquenté
des oracles de Grèce.
Le
golf de Corinthe, prit ici en photo depuis le ferry. On le reverra
depuis les montagnes.
Vue
de la vallée depuis le village, tôt le matin, avec
dans le fond, le golf de Corinthe, dans la mer Ionnienne.
Vue
globale du Sanctuaire cette fois, depuis le bas, avec dans le fond
le temple et le théatre, pour finir tout en haut avec le
stade. Le site est dominé par les roches Phaedriades (les
resplendissantes) qui s'élancent à plus de 600 mètres
de hauteur et dont la base est le ravin où coule le Pleistos.
Dans une gorge profonde entre les Phaedriades jaillit la source
de Castalie (ou Kalista), ombragée par un platane millénaire
que l'on dit avoir été planté par Agamemnon.
En contre-bas du Sanctuaire d'Apollon, les pèlerins passaient
d'abord par le Sanctuaire d'Athéna, nommé "Marmaria"
(les marbres). Ici, c'est le temple d'Athéna Pronaia (Athéna
la Première, justement parce qu'on passait d'abord par là
avant d'aller au temple d'Apollon, dieu principal du Sanctuaire).
C'est
un temple circulaire (la Tholos) comme il y en a aussi à
Olympie par exemple, mais il en reste plus que les fondations à
celui de Delphes. Il était entouré d'un pérystile
de 20 colones doriques dont 3 ont pu être relevées.
Toujours
dans le Sanctuaire, les restes d'une partie des Trésors.
Si vous regardez bien, vous pourrez lire "Trésors de
Marseilles". Marseilles était une colonie grecque, et
avait fait construire un trésor à Delphes, pour ses
pélerins qui allaient déposer leurs offrandes. C'était
à cela qu'étaient destinés ces bâtiments.
Sur
le chemin du Sanctuaire d'Apollon : la fontaine de Kalista, là
où la Pythie et les athlètes avant les jeux faisaient
leurs ablutions. Juste à coté, il reste quelques ruines
des installations des bains. Elle a été baptisée
ainsi car une légende raconte que la nymphe Kalista s'est
noyée à cet endroit.
Visite
du site archéologique. Le Sanctuaire de Delphes était
dédié à Apollon. Il contenait l'oracle principal
du pays, et avait une renommée internationnale. La Pythie
(prophétesse d'Apollon), se trouvait là, dans le temple
du Dieu. Deux fois par mois, les fidèles venaient lui poser
des questions sur leur avenir. Le Sanctuaire avait une grande influence,
non seulement religieuse, mais aussi politique. De nombreux hommes
d'états venaient là poser leur question. Et le Sanctuaire,
au début de l'ère chrétienne, prédit
sa propre chute (oracle rendu à Julien l'Apostat en 362 ap
J.C.)
L'ascension se fait par la "Voie Sacré" (sur cette
photo) qui va jusqu'au temple d'Apollon. De chaque coté se
trouvait des statues offertes au temple ou des Trésors.
Les
Trésors, le long de la voie sacrée. En fait, ce sont
des bâtiments dont la construction était financée
par les villes, où leurs citoyens pouvaient entreposer leurs
offrandes au sanctuaire. Cela servait également de banque.
Il y en a dans tous les Sanctuaires.
Le mur à droite est l'arrière des Trésors d'Athènes
(construit par les Athéniens donc). Elevé grâce
au butin de Marathon, il y figure le nom des esclaves qui furent
libérés à la fin de sa construction.
C'est le seul à avoir été reconstruit. L'exploration
du site a été confié à des archologues
français, hors l'école française, contrairement
à l'américaine par exemple, n'a pas pour habitude
de reconsituer les bâtiments, après tout chaque pierre
tombée, chaque graffiti est également un témoignage
de l'histoire.
Le
temple d'Apollon, façade est, l'entrée donc. C'est
un temple d'ordre dorique, construit aux environs de 350 av.J.C.
Il mesure 24 mètres de large pour 60 mètres de long.
Les colones s'élèvent à plus de 10 mètres
de haut pour un diamètre de 1,60 mètres.
Le
temple, ainsi que toutes les autres construtions, est accroché
au flan de la montagne, exploit de l'architecture de l'époque.
Il a été détruit plusieurs fois au cours de
son histoire, puis reconstruit. Détruit par un incendit en
546 av J.C, puis extrêmement abimé par les chrétiens,
mais aussi par les tremblements de terre.
La
popularité, la prospérité et le pouvoir politique
du sanctuaire venait des oracles qui y étaient rendus. On
venait de partout en Grèce et même au-delà afin
de consulter la Pythie, femme choisie parmi les citadine de Delphes.
On choisissait d'abord des vierges, puis pour éviter tout
soucis, des femmes plus âgée.
Quiconque voulait interroger l'oracle, devait payer et offrir un
sacrifice sous la forme d'une chèvre. Avant de l'égorger,
on aspergeait cette chèvre d'eau froide. Si elle tressaillait
ou grelottait sous la douche, on concluait à la bienveillance
d'Apollon. La Pythie, après purification, descendait alors
dans le sous-sol du temple, s'installait sur le bord du gouffre
où elle recevait le "souffle" divin. Assise sur
un trépied, la Pythie rendait son oracle censé être
directement inspiré par Apollon. Ses paroles incohérentes
étaient interprétées par des prêtres,
les chresmologues.
Reconnaissantes, les cités consacraient dans le sanctuaire
des monuments votifs, des objets précieux et des pièces
d'or. Lors de sa destruction, le temple d'Apollon contenait un trésor
estimé à dix mille talents d'or et d'argent.
Le
théatre de Delphes (avec toujours le temple à droite).
Il était construit pour les Jeux Pythiques. Le nom vient
du serpent "Python" qu'Apollon a tué pour pouvoir
installer son Sanctuaire à cet endroit (c'est aussi de la
que vient le nom "Pythie").
Les jeux étaient célébrés tous les 4
ans, pour célébrer la victoire sur le serpent, avec
un an de décallage avec les Jeux Olympiques.
Le
théatre (et le temple), d'un peu plus haut. Les Jeux Pythiques
étaient plus complet que les Jeux Olympiques, puisqu'il y
avait des concours de poésie, de théatre, etc... en
plus de l'athlétisme. Le théâtre était
prévu pour accueillir 5 000 personnes.
Le
stade, consacré aux épreuves sportives, est situé
au plus haut du Sanctuaire. Contrairement à celui d'Olympie,
il comporte des gradins.
Il
a été construit au Vème siècle av. J.C.
et agrandit vers 200 ap. J.C. par Herode Atticus. On note également
comme particularité des sièges avec dossiers réservés
à la présidence des jeux. Et bien spur, le cadre exceptionnel
dans lequel il se situe.
Au
fond, les blocs de départ du stade. Il est long de 180 mètres
et possède une capacité de 70 000 personnes. Il n'acceuillait
pas seulement les jeux pythiques, mais également diverses
représentations pendant les mois d'été.
Le
musée de Delphes se trouve à quelques mètres
du site archéologique et contient quelques trésors
de l'histoire de l'art.
La statue de ces deux frères, appelée "Kouroi"
(Kouros au singulier), représente les prémices de
l'art grec classique. On peut voir aux visages, qu'elle a été
inspirée par l'art égyptien.
Déjà, on essaye de représenter au mieux le
corps humain. Autre révolution, les statues tiennent debout
par elles-mêmes, sans soutient. Mais les poses ne sont pas
très naturelles. Les jeunes gens sont figés, droit
debout. La seule tentative qui est faite pour tenter de briser la
symétrie, est l'avance d'un pied.
Ces deux garçons étaient les fils d'une prêtresse
d'Héra. Ils ont accompli un exploit, ce qui leur a valu d'être
immortalisés.
Le
Sphinx de Delphes, toujours inspiré de l'art égyptien.
Il s'agit cependant d'un Sphinx femelle, (et non pas mâle
comme les sphinx d'Egypte) et donc du même type que celui
dont il était question dans la légende d'Oedipe.
Il a été retrouvé dans le Sanctuaire.
Le
célèbre "Aurige" (conducteur de char). Statue
en bronze, réalisé bien après les Kouroi et
le Sphinx. Il tient encore les rennes, mais c'est le seul morceau
vraiment entier qu'on ait retrouvé de tout le char. Le visage
est très détaillé, les yeux sont réalistes
et constitués de pierres de couleur, les mains très
bien faites, ainsi que les pieds. Il semblerait qu'il ait été
immortalisé lors d'un défilé après une
victoire. Il permet en tout cas de constater l'évolution
de l'art grec.
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