Anaximandre
: Très actif vers -565 av. J.C., il met au point la technique
de la cartographie.
Sa pensée va plus loin que celle de Thalès puisque
pour lui, la substance fondamentale nepeut être un des quatre
éléments dont est constitué notre univers.
Pourquoi en privilégier un? Anaximandre progesse ainsi vers
l'abstraction.
Quant à la théorie du devenir incessant du même
Thalès, pour Anaximandre, cela suppose une lutte des éléments
qui n'aboutit jamais à la victoire de l'un d'eux. Rien ne
l'emporte, les espèces ne font qu'évoluer.
Anaximène : Très actif vers -545 av. J.C. Sa pensée
opère un retour en arrière par rapport à celle
d'Anaximandre. Pour Anaximène, il y a bien une substance
fondamentale, mais il retourne a un des éléments :
l'air. Cet élément est toujours plus abstraits que
l'eau mais moins qu'une matière indéterminée.
Chez Anaximandre, l'air diffère d'un élément
à l'autre pour former autre chose.
Il montre un intérêt pour les phénomènes
météorologiques et explique le phénomène
de l'arc-en-ciel.
Il fait plus d'observations que de philosophie fondamentale.
Aristote : (-385/-322) Il provient d'une lignée de médecins
en Macédoine. A la mort de son père, son tuteur l'envoie
à l'Académie de Platon où il devient son disciple
avant de commencer à y enseigner et d'écrire de petits
dialogues dans le style de son maître (Gryllos, Eudème).
A sa mort, Platon désigne par testament son neveu comme directeur
de l'Académie. Aristote, écoeuré, quitte Athènes.
Il va en Troade puis à Mytilène. Il commence son oeuvre
scientifique, s'intéresse à la faune maritime. Vers
-343 av. J.C., il est appelé par Phillipe de Macédoine
pour être le précepteur de son fils Alexandre. Aristote
passe huit ans à le former. Après son couronnement,
il revient à Athènes et fonde une école concurrente
à l'Académie : le lycée. Il utilise ses disciples
comme une équipe de recherche de façon à arriver
à avoir une vue d'ensemble. Son principal disciple, Théophraste,
lui succédera à la tête du lycée. En
-328 av. J.C., la mort d'Alexandre provoque une réaction
contre les macédoniens à Athènes. Aristote
est accusé d'impiété et quitte la ville pour
Calchis, où il meurt.
L'essentiel de la philosophie d'Aristote nous est parvenu par les
notes de ses cours (les siennes, ou celles de ses élèves).
La théorie des 4 causes : Chaque entité est indépendante.
Chaque substance a 4 causes : une cause matérielle (une matière
en quoi la chose existe), une cause formelle (idée qui préside
à la réalisation de la chose. Ex : plan d'une maison.
Pour l'homme, c'est ce qui le fait être homme, son espèce),
une cause efficiente (la substance qui est à l'origine de
la nouvelle substance qu'on examine. Ex : l'homme engendre l'homme),
la cause finale (ce en vue de quoi) qui est la plus importante pour
Aristote car chaque chose tend vers son épanouissement.
Puissance et acte : Autre nom de la cause finale. L'acte. L'acte
d'une fleur, c'est fleurir. Pour l'homme, c'est d'exercer ses facultés
intellectuelles et sociales qui le font s'épanouir. Tout
ce qui n'est pas acte est Puissance. Un bouton de fleur n'est rien
d'autre qu'une fleur épanouie en puissance. Mais Aristote
se demande lequel est le plus important. L'acte serait premier par
rapport à la puissance. De toute choses il faut chercher
les principes et les causes. Le passage de la Puissance à
l'Acte se fait par le mouvement. Ainsi, toutes les puissances sont
mues. Aristote recherche alors ensuite une substance qui ne soit
pas mue, mais meut les autres.
En outre, Aristote n'admet pas la théorie des idées.
Les idées ne sont pas dans un monde à part. Cette
réaction d'exerce surtout sur l'idée de Bien. Il n'y
a pas de Bien qui soit une seule réalité rayonnant
sur tout le reste. Il refuse l'unicité du Bien. Pour lui,
il y a des Biens divers. Il y a par exemple divers types d'amitiés,
en vue du plaisir, de l'utilité, l'amitié pour elle-même.
La substance finale du Bien, le bien ultime est ce en vue de quoi
tous les autes biens sont recherchés. C'est la fin qui donne
la clé : "Ce en vue de quoi une chose existe, c'est
cela l'essence de la chose."
Démocrite : (460 - 370 avant J.C.). Il est connu pour avoir
développé la théorie atomiste de l'Univers,
dont la première formulation fut émise par son mentor,
le philosophe Leucippe. Détenteur d'un important héritage,
il fit de nombreux voyages, et parvint à formuler une explication
rationnelle de la nature qui fut reprise par Épicure et ses
successeurs. Il passe pour avoir écrit cinquante-deux ouvrages,
traitant de l'éthique, de la physique, des mathématiques,
de la musique et des techniques. Faute de témoignages fiables
sur la vie de Démocrite, la littérature antique fournit
de nombreuses anecdotes qui traduisent, au moins en partie, la manière
dont il était perçu en Grèce et à
Rome. Certains affirmaient qu'il avait délaissé son
patrimoine pour se consacrer à la pensée, d'autres,
notamment Plutarque, racontaient qu'il s'était ôté
la vue pour n'être plus distrait par les objets extérieurs,
notamment par les femmes qu'il aurait, au dire de Tertullien, voulu
aimer toutes. La plupart s'accordent à en faire un modèle
de bonne humeur. Juvénal, dans ses Satires, en a fait l'épigramme:
"Un rire perpétuel secouait Démocrite".
Selon Simplicius, un commentateur d'Aristote, Démocrite admettait
deux principes de formation de l'Univers. Le plein, qu'il nomma,
à la suite de son maître Leucippe, atomos, c'est-à-dire
"indivisible" ; le vide dans lequel se déplacent
les particules de matière pure, minuscules, invisibles, indestructibles
et infinies en nombre. La diversité de tout ce qui est découle
de la multiplicité des formes qui peuvent naître de
la combinaison des atomes. Démocrite concevait la création
des mondes comme la conséquence naturelle de l'incessant
tournoiement des atomes dans l'espace. Les atomes se déplacent
au hasard dans le vide, se heurtent mutuellement, puis se rassemblent,
formant des figures, qui se distinguent par leur taille, leur poids
et leur rythme. Ces figures peuvent elles-mêmes entrer dans
la composition d'objets plus complexes. Les différences qualitatives
perçues par les sens entre les choses tout comme l'apparition,
le déclin et la disparition de celles-ci ne résultent
pas de qualités inhérentes aux atomes mais de leur
disposition quantitative. Pour la première fois, un système
du monde fut élaboré sans présupposer qu'un
esprit eut l'intention de le fabriquer ou de le créer. La
théorie atomiste préfigure la pensée moderne,
non parce qu'elle utilise le terme "atome", mais parce
qu'elle s'efforce de construire la complexité du réel
à partir de principes réels. Cause et effet doivent
être définis sur le même plan. Par cette détermination
d'une causalité homogène, Démocrite et Leucippe
ont jeté les fondements de la recherche objective et de l'esprit
scientifique.
"La vérité est dans un coffre dont la clé
est au fond d'un puit et dont c'est le devoir de la raison de le
chercher." Le célèbre "puits de Democrite"
: toutes les réalités sont faites d'atomes, y compris
l'âme ou la pensée. L'âme est formée d'atomes
plus ronds, plus mobiles et plus lisses que ceux du corps. L'âme
produit le mouvement des êtres vivants. La pensée est
mouvement. La respiration apporte au corps de nouveaux atomes qui
remplacent ceux qui disparaissent.
Gorgias : Philosophe sophiste originaire de Sicile qui aurait vécu
au moins cent ans aux environs de -485 av. J.C. Il est essentiellement
un orateur, un maître de la réthorique. Il a pour but
l'utilie, pas la recherche sur l'univers. Peut importe la réalité,
ce qui importe c'est réussir à faire triompher son
point de vue, d'où une notion, de pouvoir. Il va plus loin
que Protagoras et pense que le discours, le langage, est tout puissant.
Il n'y a que le langage car on ne peut connaître la réalité.
Dans "Au sujet de ce qui n'existe pas ou sur la Nature",
il construit une démonstration en trois points : rien n'existe,
même si quelque chose existait on ne pourrait pas le connaître
(à cause du décalage entre la pensée et la
réalité, qui lui est extérieure), même
si on pouvait le connaître on ne pourrait pas l'expliquer
aux autres (le langage n'a pas la faculté de traduire la
pensée). Paradoxalement, il considère le langage tout
puissant car coupé du réel. : on peut dire n'importe
quoi, faire croire n'importe quoi à partir du moment où
c'est bien dit.
Héraclite d'Ephèse : Très actif vers - 500
av. J.C. Il reprend l'héritage des physiciens Ionniens, invente
la dialectique (la manière de faire jouer les contraire pour
montrer une progression) et centre l'explication du monde autour
du jeu des contraires.
Heraclite est entre autre l'auteur de trois discours : "La
cosmologie", "la citée" et "les Dieux".
Il s'exprime généralement par maximes en prenant pour
modèle les oracles de Delphes et se surnomait "l'Obscure".
Toujours dans sa théorie des contraires, il essayait de produire
des formules paradoxales : "Nous existons mais puisque nous
disparaissons, nous n'avons pas d'existence au sens fort".
Comme ces prédecesseurs, il pense les éléments
au centre de notre univers. Son élément primordial
est le feu. "La guerre est mère de toute chose"
représente la lutte des éléments. Et donc,
le devenir de l'Univers est engendré à chaque instant
par une lutte. Puisque la guerre est mère de toute chose,
alors tout change en permanence. Tout se fait et se défait
en permanence.
"On ne descend pas deux fois dans le même fleuve"
: Il explique par cette phrase qu'entre les deux fois où
nous nous sommes baignés, l'eau a changé, et notre
corps aussi. C'est toujours autre chose.
A la fin, il en vient à cette réflexion : Comme tout
change, qu'est-ce qui reste? Moi qui pense et qui joue avec ces
notions. Et il montre comment on abouti à une vision générale
de l'univers à partir de ce jeu mental.
Héraclite est également l'inventeur de la notion de
"logos" (logique, réflexion). Au départ,
cela veut dire "calcul, jeu intelectuel".
Les Sept Sages : Ce sont les pères mythiques de la pensée
grecque. Le chiffre Sept était considéré comme
un chiffre parfait et indiquait l'unité de ces sages dont
il ne nous reste plus aujourd'hui que des maximes.
Les Stoïciens : Doctrine collective constituée par
plusieurs philosophes successifs. L'école est crée
par Zenon de Cittium (Chypre -336/-264), qui commence à enseigner
vers 40 ans sous le Portique aux Peintures qui avait servit aux
exécutions, d'où le nom de "Philosophie du Portique"
ou "Stoicisme". Il désigne son disciple Cléanthe
pour lui succéder (-331/-232), et celui-ci reccueille l'enseignement
de Zenon. Avec son successeurs Chrysippe, la philosophie se répend
dans tout le bassin méditéranéen, jusqu'à
Rome.
Les Stoicistes divisaient la philosophie en 3 parties plus 1 : Le
signifiant (mot en tant que son), le signifié (ce qui nous
vient à l'esprit quand on entend un son), et la chose (chose
désignée par le mot). Le tout formait la représentation,
la base de la connaissance adaptée au réel ou pas.
Ce qui souleva cette question : comment atteindre la vraie connaissance,
puisque la représentation s'empare complètement de
la réalité?
Les Stoïciens proposent pour cela la logique, et plus précisement,
la logique des propositions : si cette femme a du lait, alors elle
a eu un enfant. S'il fait jour, alors il fait clair. Or il fait
clair donc il fait jour.
Ils inventent également la disjonction : deux propositions
qui ne peuvent être simultanément vraies (s'il fait
jour, il ne peut pas faire nuit). Avec l'aide de la négation,
ils obtiennent des raisonnements complexes : Soit il fait jour,
soit il fait nuit. Or il ne fait pas jour, donc il fait nuit.
Du point de vue de la physique, l'univers stoïcien rejette
le vide à l'extérieur. Il est donc plein, tout continu,
qui flotte dans le vide. Il apparaît comme un grand vivant
animé par dieu, principe vital, âme du monde. Et il
est composé de deux principes : le logos (immatériel)
et la matière passive (matériel) organisée
de différentes façon par le logos. Ils reviennent
là aux visions traditionnelles de la matière composée
des quatre éléments. La vie de l'univers est contraction
et expension, développement et destruction. C'est la théorie
de l'éternel retour : tout devient feu, l'univers s'embrase
avant une nouvelle phase de développement. Tout s'enchaîne
et est donc déterminé. Il n'y a pas de hasard, seulement
dieu, maître d'une providence universelle.
Ils en concluent qu'il convient de vivre selon la nature et de s'adapter
aux mouvements harmonieux de l'univers. Si l'univers est un tout,
il faut rejetter le particularisme. La place pour la liberté
humaine est donc également limitée car nous sommes
déterminés. Nous avons tout de même deux plans
: ce qui dépend de nous (l'usage que l'on fait de notre intellecte),
ce qui ne dépend pas de nous. A l'intérieur de lui,
l'homme a le "tonos", la tension qui tient les différents
éléments. L'homme peut jouer sur cette tension et
a donc tout de même un peu de libre arbitre, comme s'il s'agissait
d'un gouvernail.
Mais mêmes ces choix ont été prévus par
la providence...
Platon : (-428/-341) Philosophe athénien, descendant de
la grande noblesse. Il est né dans les premières années
de la guerre du Péloponnèse et a bénéficié
d'une formation très poussée (musique, posésie,
gymnastique, etc). C'est d'ailleurs la gymnastique qui lui vaut
son surnom de "Platon" (barraqué). Il rencontre
Socrate, suit sa formation qui le marque énormément,
si bien que dans toutes ses oeuvres, sauf une, il met en scène
le personnage de son maître. Ses oeuvres sont aussi marquées
par deux grandes déceptions : la défaite d'Athènes
vaincue par Sparte d'abord, défaite qui donne le jour au
régime des "30 tyrans" auquel participe la famille
de Platon, à sa plus grande honte. Et ensuite, après
le rétablissement de la démocratie en -401 av. J.C.,
le procès de Socrate qui finit de l'écoeurer.
Platon quitte alors Athènes pour Mégare, puis voyage
jusqu'en Italie du Sud et rencontre les pythagoriciens. Il est impressionné
par leurs doctrines et leur façon de vivre. Il poursuit son
voyage en Sicile sous le règne de Denys I, où des
aventures amoureuses le font renvoyer en esclavage au port d'Egine
où il réussit à se faire racheter avant de
rentrer à Athènes. Il fonde une école : "l'Académie",
du nom du terrain un peu à l'écart d'Athènes
et consacré à Académos, ancien héros
athénien. Sur le fronton, il fait inscrire une phrase célèbre
: "Que personne n'entre ici s'il n'est géomètre."
A la mort de Denys I, Denys II prend sa succession, et Platon repart
pour la Sicile où il essaye à nouveau de gagner une
influence politique. Il rève d'un gouvernement philosophique.
Mais il est emprisonné dans une aile du palais avant qu'on
ne le laisse repartir. Il fera pourtant encore un voyage en Sicile
avant de finir ses jours à Athènes.
Ses oeuvres écrites prennent principalement la forme de dialogues
(Protagoras, Cratyle, la République...).
L'allégorie
de la caverne compare l'homme à un prisonnier qui n'aurait
jamais connu que la prison et qui prend l'ombre d'une jarre projettée
par une flamme comme étant l'essence de la jarre. Le monde
sensible est la prison, le monde intelligible est le monde d'en
haut et le soleil l'idée du bien. Il faut que l'âme
soit comme le prisonnier qui sort de la caverne, qu'elle apprenne
par étape. L'âme doit faire cette ascension jusqu'à
la contemplation de l'idée du Bien (et de dieu?). Il faut
également s'efforcer de fuir d'ici bas, vers "là-bas".
C'est-à-dire du monde sensible vers l'intelligible. Cette
fuite du monde est se rendre semblable à Dieu. Et se rendre
semblable à dieu, c'est devenir juste et saint avec sagesse.
Nous pouvons alors opérer une fuite du corps, car c'est un
tombeau.
La division de l'âme joue un grand rôle dans la morale
et la politique de "La République". Platon y parle
des vertus principales, au nombre de 4 (mais elles sont en fait
3 plus 1) : la prudence ou sagesse (savoir faire ses choix), l'impulsion
(le courage), et la tempérance (savoir diriger ses désirs,
ne pas en être esclave, la mâitrise de soi). Et la vertu
qui englobe toutes les autres : la justice. Ces vertus sont la manière
de vivre de l'âme qui a contemplé l'idée de
bien et qui s'en souvient.
Le mythe d'Er le Pamphilien : (fin de "La République").
Un homme considéré comme mort revient et raconte ce
qu'il a vu aux Enfers. Les âmes y choisissent leur vie avant
de boire les eaux du Léthé (le fleuve de l'oubli)
et de se réincarner. Leur choix est conditionné par
leur vie antérieure. Ainsi PLaton montre les cycles qui peuvent
se dégrader ou au contraire s'améliorer, et puis il
transpose le tout à la vie collective et politique. Pour
lui, le régime idéal serait une aristocratie (le gouvernement
des meilleurs) qui correspondrait à la vertu de sagesse.
La raison gouvernerait. En deuxième choix vient la timocratie
(du grec timon=honneur), le gouvernement fondé sur l'honneur
qui favoriserait le sport, l'armée, etc. Encore après
vient l'oligarchie, le pouvoir pour lui-même avec le gouvernement
d'un petit nombre cherchant à gagner de l'argent. Ce régime
se corrompt encore en démocratie où le gouvernement
cède à la pression populaire. Pour Platon, la démocratie
est presque une forme d'anarchie puisque n'importe qui peut faire
n'importe quoi. Vient enfin le pire des régimes : la tyrannie
où le peuple ne supporte plus la démocratie et réclame
un homme fort pour rétablir l'ordre, mais c'est aussi le
pouvoir d'un seul homme qui gouverne dans son intérêt
propre.
Platon dresse même un tableau de son régime idéal,
bien qu'il sache qu'il n'est pas très réaliste. Les
meilleurs y ont le pouvoir et sont les gardiens de la citée.
Les autres travaillent et se font commander. Hommes et femmes, couverts
par leurs vertus, quittent leurs vêtements. Les femmes d'ailleurs
gouvernent autant que les hommes et participent à la guerre.
La citée remplace la famille, les femmes sont en commun et
donc les enfants aussi, dans des demeures communes.
Protagoras : Philosophe sophiste de -492/-422), originaire d'Abdère
et disciple de l'atomiste Démocrite. Il se rend à
Athènes où il acquiert un grand prestige. Périclès
le consulte sur des questions juridiques et le charge de rédiger
la constitution de la colonie de Thurium en Sicile.
Il est le premier à prétendre qu'il existe deux discours
possibles au sujet de toutes choses : le pour et le contre. Il est
l'auteur d'un recueil d'anthilogie (élements contradictoires).
Selui lui, en apprenant à faire d'un discours faible un discours
fort, on peut faire triompher une cause mauvaise. Peu importe la
réalité. Pour lui, l'homme est la mesure de toute
chose. Il n'y a pas de bien ou de mal, de chaud ou de froid : si
je trouve qu'il fait chaud, alors il fait chaud.
Pythagore : Il serait un contemporain du bouddha historique et
d'Anaximène. Il a été particulièrement
actif aux environs de -544 av. J.C. Il serait allé en Egypte
et en Perse. Il avait de nombreux disciples et fonda une communauté.
Ses disciples se sont scindés en deux mouvements. Les ésothérique
d'une part, qui vivaient à temps plein dans la communauté,
autour du maître, et les exothériques qui fréquentaient
la communauté mais vivaient dans la citée. Cette communauté
survécu pendant une quizaine d'années, mais interférait
avec la vie politique. Les citoyens se révoltèrent
et les massacrèrent.
Les idées de Pythagores sont reprises par nombre de philosophes
: les Pythagoriciens. Leur idée principale est que tout dans
la nature repose sur l'harmonie. Et cette harmonie peut être
mesurée par des nombres. Et le meilleur modèle en
serait la musique.
Ainsi, les mathématiques sont à la base de tout..
Pour Pythagore, à l'origine est l'1. Le 2 n'est pas 1+1 mais
la division de l'unité en deux. L'1 est parfait, achevé,
bon, alors que la diade est la division, l'inachèvement (tout
peut être divisé à l'infini), l'imperfection.
Pythagore parle ensuite "d'harmonie des sphères",
qui est une nouvelle conception du monde : sept planètes
tournent à distance de la Terre de manière annalogue
aux intervals musicaux. Il y a le même rapport que les différentes
longueurs des cordes de la lyre entre ces planètes. Quand
tout tourne, cela donne une musique, un accord cosmique qu'on ne
peut entendre car nous y sommes trop habitués. Tout est basé
sur le rapport numérique entre les différents intervalles.
L'Harmonie concerne aussi l'homme qui est qualifié de "micro-cosmos".
L'âme humaine n'est ni plus ni moins que l'harmonie de ses
diverses facultés (contentration, caractère, etc).
Il pose aussi la théorie de la "sumpatheia", la
sympathie universelle : réagir ensemble. Ainsi il expliquait
les effets de la pleine lune ou des astres sur l"homme, mais
aussi le mouvement des marées.
L'école Pythagoricienne développe également
l'idée de la réincarnation (que les grecs appellent
"métensomatose", le changement de corps). Les âmes
font des grands cycles, d'où des tabous alimentaires imposés
à la communauté qui comptait beaucoup de végétariens.
Les Pythagoriciens étaient très pieux. Ils croyaient
aux démons, qui n'étaient pas considérés
comme mauvais comme aujourd'hui, mais plutôt comme des esprits
gardiens.
L'amitié joue également un grand rôle dans les
idées de Pythagore : vénérer d'abord les Dieux,
les esprits, les parents et les amis. La vie en communauté
confirmait la notion d'harmonie entre tous les êtres. Ils
conseillaient l'indifférence aux richesses, le support des
épreuves, et la douceur dans les rapports : "metron
epi pasin" (la mesure est excellente par dessus tout.). Ils
pratiquaient d'ailleurs l'examen de conscience, repenser à
sa journée le soir, pour faire le point, en pensant que la
philosophie n'est pas seulement avoir une doctrine, mais une mise
en pratique personnelle de celui qui cherche la sagesse. D'ailleurs,
on attribut à Phythagore l'invention du mot "philosophia"
(qui donna "philosophie", c-à-d "ami de la
Sagesse").
Leur vie en communauté ne devait en revanche pas les priver
de libre arbitre : c'est l'homme qui fait son propre mal par ses
décisions et pas les Dieux ou l'unviers. L'homme dérrange
l'harmonie par son libre arbitre. Les démons leur inspirait
la conduite à avoir. Le philosophe, en reconnaissant l'origine
divine de son âme peut la sauver, car l'âme est parente
du reste de l'univers, et donc, des Dieux. Enfin, quand l'homme
réussit à sauver son âme, celle-ci peut revenir
dans l'Ether, et l'homme devient un Dieu.
Socrate : (-469/-399). C'est un Athénien qui ne quitte Athènes
que pour les expéditions militaire. Il est attaché
à sa citée. Au moment de son procès, il va
jusqu'à choisir la condamnation plutôt que la fuite
pour ne pas désobéir aux lois de sa citée.
Il est issu de la classe moyenne et se consacre à la formation
de la jeunesse sans se faire payer ni chercher à gagner une
influence politique bien qu'il ait été bouleute. On
le connaît principalement par ses disciples : Xenophon (Les
Mémorables) et Platon (l'Apologie de Socrate, le Criton,
le Phédon).
Parce qu'il aidait les jeunes à accoucher de leurs idées,
Socrate se considérait parfois comme "une sage-femme
intellectuelle". Il préférait faire dire aux
autres les vérités qu'ils ont dans l'esprit car il
disait avoir appris une chose : qu'il ne sait rien. Il se refuse
à faire des discours pour préférer interroger
les autres. On parle d'Ironie Socratique : c'est à dire la
manière d'interroger de Socrate, qui piège souvent
ses interlocuteurs. Ce dernier fait ainis l'expérience que
ses idées peuvent être fausses et repart sur de nouvelles
basses pour arriver à quelque chose de plus vrai.
Sur le plan moral, la vertu est pour lui une connaissance. On connaît
ce qui est bon. L'acte bon est un acte de connaissance. Celui qui
agit mal n'est pas parvenu à la connaissance du bien. Si
on agit mal, c'est par ignorance. Selon Socrate, l'homme veut naturellement
ce qui est bien. Pour lui, on ne fait pas le mal pour le mal. Mais
on peut se tromper sur le bien. Ainsi, il essaye d'enseigner la
vertu, il apprend à faire le bien.
On a pourtant accusé Socrate d'avoir une influence néfaste,
de corrompre la jeunesse dans la mesure où il détruisait
la première réponse de ses interlocuteurs et leur
otait ainsi les idées qu'on leur avait donné. De plus,
Socrate avait une expérience spirituelle spéciale
: inspiré par un petit démon (daimonos), il sentait
à certains qu'il devait ou ne devait pas faire certaines
choses. Il introduit ainsi sa propre divinité en ne reconnaissant
pas pour Dieux les dieux de la citée, bien qu'il pratiqua
malgré tout les cultes d'Athéna, de Dionysos et des
autres.
C'est ainsi qu'il est condamné à boire la cianure.
Sophistes : Philosophes qui ont des caractéristiques communes
: il sont itinérants et monaient leurs enseignements. Ils
apprennent la réthorique et l'art de l'argumentation. Ils
sont liés à la monté en puissance de la démocratie
et de ses institutions, car il fallait pouvoir convaincre pour se
faire élire.
Thalès de Milet : Il fait le lien avec les Sept Sages, dont
il fait parti. Il est le premier grec à avoir réussi
à prévoir une éclipse de soleil et s'est montré
particulièrement actif aux environs de -585 av. J.C. Il est
formé en Egypte, alors encore très prestigieuse, particulièrement
à la géométrie, et à l'astronomie en
Phénicie. Thalès occupait également une position
politique importante. C'était un conseillé du roi
de Lydie et il a en outre encouragé une ligue des villes
de Ionie.
"Le monde forme un tout" (Eis o kosmos) = le monde est
un.
Dans l'Antiquité, la terre est composée de quatre
éléments : la terre, l'air, l'eau et le feu. Tout
ce qui existe peut s'y ramener. Thalès a voulu trouver quelque
chose qui explique cette théorie d'où : le monde est
un.
Malgrés tout, il considérait l'eau comme l'élément
primordial. Pour les grecs, tout ce que nous respirions était
l'air (et pas seulement l'élément physique H²O).
Nous respirions de l'eau évaporée, la terre sous forme
de condensation, et le feu était la limite ultime de l'élément
qui se déploie en air.
Il en déduisit ainsi que la terre flottait sur l'eau et que
donc tout se faisait et se défaisait (puisque tout était
dissoluble). Selon Thalès, nous sommes en devenir continuel.
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